Ce jour-là, Marie est entrée dans mon bureau, l'air sombre : « Pfff… à se demander pourquoi ils nous ont embauchés… ». Je la connais bien, ma collègue, et j'ai pu poser mon diagnostic immédiatement : « Toi, tu viens de te faire refuser une demande de financement… ».
« Bien vu… Figure-toi que ça fait trois ans que tout ce que je demande est systématiquement refusé ! S'ils ne voulaient pas que je fasse de la recherche, pourquoi est-ce qu'ils m'ont embauchée ? Franchement je ne comprends rien à cette logique… ».
C'est vrai qu'elle n'est pas vernie, Marie : ses exposés sont toujours brillants, et quand elle assiste à un séminaire, c'est toujours elle qui trouve le problème que personne n'avait vu. Mais son sujet de recherche (la solvatation des macromolécules bromées) ne doit pas être considéré prioritaire, ou alors elle n'arrive pas à le vendre, et bien qu'elle soit l'une des chercheuses les plus brillantes de l'institut, elle passe son temps à rédiger des demandes de financement qui sont systématiquement refusées.
« Toi qui as plus de succès que moi sur ce plan-là, tu peux peut-être me donner une idée ? Comment est-ce qu'il faudrait que je présente mes histoires pour qu'une agence de financement les juge dignes d'intérêt ? ».
Il m'était difficile de répondre à sa question : sur les cinq dernières demandes que j'avais déposées, deux avaient été acceptées, et justement c'étaient celles que j'avais bâclées le plus honteusement. Les trois demandes qui, finalement, avaient été refusées, étaient celles qui m'avaient semblées les plus solides, les mieux argumentées, et en résonance avec les découvertes les plus récentes de la part du reste de la communauté… Ma réponse avait le mérite de l'honnêteté, mais je me doutais qu'elle ne lui plairait pas : « Ben, tu sais, j'ai du mal à identifier un pattern entre mes projets financés… j'ai plutôt l'impression que c'est la loterie… »
« La loterie ! Voilà comment on finance la science, dans ce pays ! Et on se retrouve à financer des projets foireux, portés par des imbéciles qui ne comprennent même pas ce qu'ils écrivent, pendant qu'on laisse de côté des super-projets ! »
Dans une tentative maladroite de consoler ma collègue, j'ai risqué une autre explication : « Ah, si, il y a une chose, c'est que sur l'un de mes deux projets financés, j'avais fait un consortium avec un mec super-célèbre dans mon domaine. Son CV a peut-être impressionné le comité de sélection… ». Ce n'était pas le genre d'argument qu'il fallait servir à Marie : elle est, elle-même, probablement la meilleure spécialiste française de son domaine. Quel attelage aurait pu lui permettre de faire encore davantage briller son CV ?… Par modestie, elle n'a rien répondu à ma dernière remarque, mais le regard qu'elle m'a lancé, mi-irrité, mi-condescendant, m'a fait comprendre tout le bien qu'elle pensait de ce genre d'alliance de circonstance…
« Ou alors… » (il fallait bien que je tente quelque chose pour regonfler le moral de mon amie) « … il faut peut-être jeter un coup d'œil au nouveau programme que vient d'annoncer le gouvernement… »
« Hein, le gouvernement ? Qu'est-ce qu'ils y connaissent, à la solvatation des macromolécules bromées, au gouvernement ? »
« Ne sois pas si négative ! Le président a fait une conférence de presse hier soir, où il annonçait lancer un immense plan de financement de la recherche. C'est la réponse qu'il a trouvée pour se faire mousser devant les journalistes, après la campagne électorale “Make our solar system great again” du président américain. Le nôtre, de président, il a choisi le slogan “Make our galaxy great again”, et il veut attirer en France les meilleurs scientifiques mondiaux pour bosser là-dessus… »
« Des spécialistes de la grandeur de la galaxie ? Qu'est-ce que c'est que ces histoires ? Et en quoi est-ce que tu crois que ça peut me concerner ? »
« Fais comme tout le monde, Marie ! Rajoute les bons mots-clés pour faire en sorte de raccrocher ton domaine de recherche à la priorité politique du moment ! Personne ne te demande de contribuer à la grandeur de la galaxie, on te demande juste de faire semblant d'y contribuer — tu vois la nuance ? »
« Euh, et comment tu ferais ça, gros malin ? En leur racontant que la solvatation des macromolécules bromées participe à la gloire d'une galaxie ? »
« Oui, exactement ! L'imagination au pouvoir ! Tu peux leur raconter que la solvatation est nécessaire à l'auto-organisation des solutés, étape primordiale du fonctionnement du vivant ! Que les molécules bromées ont joué un rôle moteur dans les développements technologiques de l'humanité ! Que… »
Marie a interrompu brutalement mon envolée lyrique : « Pff… Tout ça est tellement artificiel… Laisse tomber, va. Je préfère encore continuer à tourner en rond sans financement, que de m'abaisser à de telles singeries ».
Elle allait sortir de mon bureau, quand j'ai abattu ma dernière carte : « Comme tu veux… en tout cas, Solange est à fond dedans… »
« Hein, Solange, elle se lance dans ces histoires ? Et comment est-ce qu'elle compte les convaincre que ses histoires d'hydrolyse de protéines en phase gazeuse ont quoi que ce soit à faire avec la grandeur de la galaxie, hein ? »
« Tu ne comprends pas, Marie… Cette histoire de galaxie n'est qu'un slogan, le président a sorti ça comme ça, juste pour faire son malin. Le président américain aurait utilisé un autre slogan électoral, que le nôtre aurait proposé un sujet de recherche complètement différent ! Fondamentalement, personne n'en a rien à faire, de la grandeur de la galaxie. Il faut juste voir ça comme un exercice : celui qui arrive le mieux à vendre sa soupe sous cette étiquette, c'est lui qui récoltera les millions. Et Solange, elle est très forte, pour vendre sa soupe… »
Marie était obligée de me donner raison au moins sur ce point : Solange, qui n'était clairement pas aussi brillante que Marie, affichait un taux de succès épatant à ses différentes demandes de financement. À lire l'intitulé de ses projets financés, on se convaincrait presque que l'hydrolyse des protéines en phase gazeuse est l'alpha et l'omega de la connaissance humaine : Solange avait réussi à convaincre des industriels pétroliers de financer un étrange projet d'étude de l'hydrolyse des protéines dans le cycle de combustion des moteurs à explosion, elle avait enthousiasmé une association caritative de recherche contre le cancer en leur promettant une nouvelle méthode de quantification de biomarqueurs basés sur l'hydrolyse en phase gazeuse, elle avait persuadé le conseil régional de financer la bourse de thèse d'un étudiant pourtant médiocre, en leur expliquant qu'il allait poser les jalons du développement d'un nouvel écosystème de start-ups dans la région… Marie a levé les yeux au ciel : « Cette Solange… elle est incroyable… elle ne comprend rien à la science, mais elle n'a pas son pareil pour siphonner les financements dont les vrais scientifiques ont besoin… ».
J'ai ajouté, malicieusement : « Et surtout, elle sait repérer les appels d'offres les plus généreux, et les plus faciles à décrocher… »
Marie, qui était pratiquement dans le couloir, est revenue dans mon bureau en poussant la porte : « Généreux ? Ils vont vraiment le doter généreusement, leur machin bizarre sur la grandeur de la galaxie ?… »
« Bah, cinquante millions d'euros sur cinq ans, quand même… »
Ma collègue a failli s'étrangler d'indignation : « Quoi ? Cinquante millions ? Pour une débilité pareille ? Alors que moi, je pleure pour avoir quelques dizaines de milliers d'euros ?… C'est un vrai scandale, il faut avertir les journalistes ! »
« Ils sont déjà au courant, les journalistes : c'est devant eux que le président a annoncé le lancement de son plan de recherche. Ils étaient d'ailleurs enthousiastes, ce matin dans les journaux ils saluent tous le gros effort que notre pays va consacrer à la recherche désintéressée, à la gloire de l'esprit humain… »
Marie ouvrait des yeux grands comme des soucoupes. Pour elle, ce que je lui annonçais était monstrueux ; la vraie science était laissée à l'abandon, et à la place, des gouvernants irresponsables dépensaient des sommes immenses pour ce qui n'allait être, finalement, qu'une opération de communication politique. Je me suis risqué à lui soumettre une idée :
« Je sais bien ce que tu penses. Pour toi, c'est un gaspillage insensé… Eh bien, justement ! Il est de ton devoir de corriger cette situation, en faisant financer de la vraie recherche — ta recherche — par cet appel d'offres bizarre. En évitant que cet argent parte vers des projets foireux, en le consacrant à tes travaux à toi, tu t'assureras au moins qu'il servira vraiment à la science ! ».
Elle m'a lancé un regard significatif : je l'avais convaincue. Elle qui était la première à critiquer le pilotage politique de la recherche scientifique, elle allait candidater à cet appel d'offres annoncé par le président, mais justement pour l'orienter vers la recherche véritable. Elle était désormais investie d'une mission, qui dépassait largement les petits problèmes financiers de son équipe, ou son vieil antagonisme avec Solange : elle allait candidater à cet appel d'offres, parce qu'il le fallait, dans l'intérêt supérieur de la recherche scientifique…
Elle s'est assise à mon bureau, a attrapé un papier et un crayon. « Bon, alors, toi qui es si bien renseigné, essaye un peu de me donner des idées pour faire coller mon sujet à cet appel d'offres… »
Nous avons passé une bonne trentaine de minutes à recenser tous les arguments qui démontraient que la connaissance de la solvatation des macromolécules bromées constituait le socle fondamental de la culture humaine. Plus le temps passait, plus les idées que nous ajoutions à notre liste étaient saugrenues — mais nous étions nous-mêmes en train de nous convaincre que nous avions raison, et nos tout derniers arguments (qui faisaient appel à l'archéologie, pour démontrer que les macromolécules bromées avaient accompagné les débuts de la civilisation, et à la planétologie extrasolaire, qui nous semblait prouver que la solvatation des macromolécules participe à l'accrétion des planètes telluriques) nous ont même semblé être les plus convaincants. Quand la feuille de papier a été noircie sur ses deux faces par notre liste d'abréviations et de symboles chimiques, nous l'avons contemplée avec satisfaction. Marie m'a remercié : « Écoute, au début je n'y croyais pas du tout, à cette histoire, mais je dois dire que maintenant, ça commencerait presque à avoir de la gueule… Je file dans mon bureau, je mets tout ça au propre ! Quelle est la date-limite pour le dépôt des dossiers ? ». Elle avait un mois devant elle : c'était plus qu'il n'en fallait. Elle a mis une belle ardeur à rédiger son document, et j'avais plaisir, en la croisant dans les couloirs pendant les semaines suivantes, à constater qu'elle avait retrouvé le sourire.
Il s'est écoulé environ deux mois après qu'elle ait soumis son projet, avant que la ministre de la recherche elle-même n'annonce solennellement, dans une conférence de presse, la liste des dossiers sélectionnés. Dans l'intervalle, l'excitation de Marie était un peu retombée, et elle m'a avoué, quelques jours avant l'annonce des résultats, avoir un peu honte de ce qu'elle avait écrit : « Quand même, j'y suis allée un peu fort… Maintenant, à tête reposée, quand je relis mon projet, j'ai presque l'impression que j'y prends ouvertement le lecteur pour un imbécile. Figure-toi que je leur ai quand même raconté que c'était la solvatation des macromolécules bromées qui donnait sa lumière irréelle aux “Tournesols” de Van Gogh… ». Je l'ai rassurée : « Écoute, au pire, même si tu ne chopes pas ce financement, au moins tu te seras bien amusée à l'écrire… ».
Le jour de l'annonce des résultats, Marie est venue dans mon bureau, pour regarder avec moi, sur l'ordinateur, la conférence de presse de la ministre. Le gouvernement avait mis les petits plats dans les grands : une trentaine de chefs d'état étrangers avaient été conviés pour l'occasion, et ils allaient enchaîner par une longue conférence, entre eux, pour discuter des priorités à définir à long terme pour garantir la grandeur de notre galaxie. Le discours de la ministre a insisté sur l'ambition de l'appel d'offres, sur l'immense succès qu'il avait rencontré (à en juger par les milliers de dossiers déposés par les scientifiques), sur les qualités de visionnaire du président de la république, et sur la nécessité pour l'humanité de se détacher des enjeux à court terme, et de se consacrer aux objectifs les plus nobles.
Après une demi-heure de discours, elle a sorti d'un classeur une feuille où étaient écrits, nous a-t-elle dit, les noms des lauréats. Marie retenait son souffle. La ministre a donné un nom, celui d'un chercheur américain, dont elle se glorifiait qu'il ait choisi de venir travailler en France grâce à cet appel d'offres. Un deuxième nom, celui d'un chercheur japonais, qui lui a permis de renouveler ses auto-congratulations. Puis un troisième nom : celui de notre collègue Solange, pour « un projet ambitieux qui allait rassembler en France une équipe internationale de haut niveau sur un projet particulièrement novateur ». Marie a étouffé un cri de rage : la liste s'arrêtait là, il n'y avait que trois lauréats, et elle n'en faisait pas partie. Peut-être plus grave encore, Solange en faisait partie…
J'ai bien vu qu'il fallait que je fasse quelque chose pour la consoler. Je lui ai dit que je n'aurais pas dû lui faire miroiter un succès facile sur un appel d'offres aussi politisé, et je lui promettais que l'expérience qu'elle avait acquise à cette occasion lui serait forcément bénéfique pour ses prochains projets. Elle est sortie tristement de mon bureau.
Pendant les deux semaines suivantes, Solange n'a pas quitté un sourire triomphal, et elle semblait faire exprès de passer et repasser en permanence dans le couloir de Marie, pour croiser son regard. De mon côté, j'avais acheté sur Internet une reproduction des « Tournesols » de Van Gogh, que j'avais offerte à Marie, ce qui lui avait arraché un petit sourire triste…
Puis les annonces officielles du résultat de l'appel d'offres sont arrivés par email : Marie m'a fait suivre les évaluations de son dossier. Il avait été jugé par douze évaluateurs anonymes, dont chacun avait rempli 10 pages de commentaires. À ma grande surprise (et, je l'imagine, à celle de Marie), les évaluations étaient dithyrambiques : chacun des douze spécialistes saluait la vision novatrice apportée par la candidate, la justesse de son argumentation, et l'indiscutable qualité scientifique de l'ensemble du projet. Dans la grille d'évaluation, de nombreux critères (intérêt scientifique de la question posée, qualité du CV du porteur de projet,…) étaient notés de A à E. Le dossier de Marie collectionnait les « A », et le seul reproche qu'on lui faisait, c'était la nationalité de Marie : les évaluateurs avaient apparemment reçu pour consigne de sélectionner des projets qui impliquaient des scientifiques étrangers qui s'engageaient à venir travailler en France suite à l'appel d'offres.
Je venais de terminer la lecture de ce pavé quand Marie est entrée dans mon bureau ; comme c'était prévisible, elle était furieuse : « Quand je pense que ces idiots ont fait tout ça juste pour que la ministre puisse se pavaner devant les micros ! Et tu crois qu'ils se seraient donné la peine de nous dire qu'il fallait être étranger ? On n'aurait pas perdu notre temps ! Mais non, tu penses : il valait mieux nous maintenir dans l'ignorance, pour qu'on soit plus nombreux à candidater. Plus elle avait de candidats, plus elle pourrait frimer devant les journalistes ! ».
J'ai risqué une objection : « Allons, ce n'est pas juste une question de nationalité : regarde, Solange, chez nous, a bien réussi à le décrocher, ce financement… ».
« Solange ? Tu parles ! Elle est venue me raconter : elle avait eu une info confidentielle, on l'avait mise au courant que les dossiers retenus devraient forcément faire venir quelqu'un en France. Du coup elle a demandé des financements pour 10 post-docs, dont elle a dit qu'elle les recruterait à l'étranger. Évidemment, elle n'allait pas me donner cette info, à moi… ».
Marie était encore plus découragée après cet épisode qu'avant que je la mette au courant de l'existence de cet appel d'offres. Elle avait perdu la foi en ce métier, en l'organisation de la recherche en France, en notre système démocratique… Et c'est donc avec une mine abattue qu'elle est venue assister à la réunion de labo que le directeur de l'institut organisait le lendemain. Je suis entré dans la salle en même temps qu'elle ; nous nous attendions à trouver une Solange rayonnante, et Marie craignait le moment où elle devrait aller la féliciter pour son succès. Quelle ne fut pas notre surprise, en passant la porte, de trouver Solange rouge de colère, toute échevelée, et maintenue à grand'peine par le directeur et le sous-directeur de l'institut !
Nous nous sommes approchés de Jean-Claude, qui était là depuis quelques minutes : « Qu'est-ce qu'elle a ? ». Jean-Claude nous a répondu à voix basse : « C'est à cause de l'appel d'offres “Make our galaxy great again”, vous savez. Elle avait demandé un budget d'une douzaine de millions d'euros, elle voulait recruter une armée de postdocs, elle avait prévu d'acheter des équipements en pagaille, tout ça… et elle vient de recevoir la notification de crédits par le cabinet de la ministre. On lui donne 8000 euros en tout, et avec interdiction de l'utiliser pour payer des salaires, et obligation d'utiliser la totalité avant la fin de l'année fiscale, parce que sinon les gestionnaires du ministère n'arriveront pas à reporter les sommes sur l'année suivante… ».
« Hein ? Mais l'appel d'offres était doté de cinquante millions d'euros ! Ils sont trois lauréats, ça devrait faire une moyenne d'une quinzaine de millions par projet financé ! ».
« Oui, ça devrait… et c'est ce que Solange pensait… Mais dans le courrier que vient de lui envoyer le ministère, ils expliquent que ces cinquante millions, c'était le budget global, qui servait aussi à inviter les 30 chefs d'état, et à organiser la conférence qu'ils ont eue après l'annonce des résultats. Il a aussi fallu payer les évaluateurs, parce que personne ne voulait se taper un tel travail gratuitement — et comme la ministre avait décidé qu'il fallait une douzaine d'évaluateurs pour chaque dossier, et qu'il fallait les réunir trois fois à Paris pour entériner le classement, ça a englouti une grosse partie du budget. D'ailleurs il paraît que les lauréats américain et japonais n'ont pas encore compris que les 8 000 € qu'on leur avait envoyés constituaient la totalité de leur financement, et ils les ont utilisés pour acheter leurs billets d'avion et réserver leur hôtel à Paris. Ils risquent de faire la même tête que Solange le jour où on leur expliquera… ».
Marie et moi avons jeté un nouveau coup d'œil en direction de notre collègue. Le directeur, qui peinait à la tenir assise, a dit que la réunion de labo était annulée, et chacun est retourné dans son bureau. Je n'ai pas manqué de remarquer que Marie me semblait beaucoup plus détendue que la veille, et même un peu souriante…
Fin